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1943 - 1944 : Flugplatz 401 - Luftwaffe

     En 1942, l'espace aérien entre Saint-Trond et la région de Reims est néanmoins mal couvert et, afin de combler cet espace, les Allemands décident de construire un aérodrome dans l'Entre Sambre et Meuse.  Leur choix se porte sur le plateau boisé de Florennes-Juzaine qui devient le Flugplatz 401.
     L’aérodrome est officiellement terminé en juin 1943. La base va abriter de 20 à 30 chasseurs bimoteur Messerschmitt Bf110 du 1er Groupe de la 4ème Escadre de chasse de nuit. Des Junkers Ju88, tous avec radar embarqué, remplaceront progressivement tout le groupe. En février 1943, les centaines de bombardiers américains de la 8ème et 9ème Air Force intensifient leur bombardement de jour des villes allemandes. C’est pour cette raison que le 14 novembre 1943 le Gruppe I de la célèbre 26ème Escadre de chasse de jour est détaché à Florennes pour environ 5 mois.  Le groupe est équipé de 30 à 40 Focke Wulf 190.
     Dès la mi-août, les Alliés approchent à grands pas de la Belgique et y pénètreront le 02 septembre 1944. Pressé par l’approche des blindés américains, l’Etat-major de la Luftwaffe décide l’évacuation de la base de Florennes et, fin août, les avions allemands décollent une dernière fois du champ d’aviation pour l’Allemagne. Avant leur départ, les Allemands vont détruire la plupart de leurs installations.

1944 - 1945 : A-78 Florennes –Juzaine : United States Army Aviation Force (USAAF)

     Après Bruxelles le même jour, le dimanche 03 septembre 1944, les premiers chars américains libèrent la ville de Florennes. Les soldats américains s’activent immédiatement à la restauration de la base qui est officiellement opérationnelle le 11 septembre 1944 sou le nom de A-78 Juzaine.
     Le 16 septembre, la  422 Escadrille de chasse de nuit de la 9th US Air Force, équipée des chasseurs de nuit  P-61 Black Widow et de quelques Douglas A20G Havoc. A partir du 26 septembre 1944, une centaine de P-38 Lightning américains des 370 et 474  Fighter Groups  s’installent à Florennes. Au prix de nombreuses pertes, les deux groupes de P-38 sont très actifs dans l’appui des troupes au sol et obtiennent par ailleurs 54 victoires aériennes au départ de Florennes, dont près de la moitié pendant la Bataille des Ardennes.
     A partir du 27 janvier 1945, Les P-38 du  370  Fighter Group déménagent à Zwartberg en Belgique. Le 365 Fighter Group, doté de P-47D Thundebolt , occupe la place laissée vacante à partir du 30 janvier 1945. La mission principale des P-47D  consiste  en la protection et  l’appui aérien de troupes alliées lors de leur franchissement du Rhin. . Les  P-47 du 365 Fighter Group  quittent la base  le 16 mars 1945 suivis des P-38 du 474 Fighter Group le 22 mars 1945 et enfin des P-61 Black Widow du 422  le 6 avril 1945.  Le 344 Bomber Group avec ses 3 Escadrilles, équipé de B-26 Marauder, arrive le 5 avril 1945 sur la base et assure les bombardements sur l’Allemagne de la fin de la guerre.
Les Américains quittent définitivement la base le 15 septembre 1945.

1946 – 1951 : Spitfire MK XIV

     Abandonnée le 15 septembre 1945, depuis le départ des troupes américaines, et très peu surveillée, la base s'avère vite un champ de fouille et une fabuleuse source de matériaux. Pour mettre fin à cette situation, un détachement d'une soixantaine d'hommes arrive début 1946 afin d’y assurer une garde, d’entretenir les ruines et d’aménager le minimum vital et ce en attendant la création d’une nouvelle unité volante.
     Après la création de l’aviation militaire indépendante le 15 octobre 1946, à côté des deux escadrilles de chasse de jour installées à Beauvechain, il reste à établir deux autres escadrilles de chasse comme prévu dans l’organisation proposée. En ce début 1947, la création du 161ème Wing de chasse de jour à Florennes est alors décidée et sera formée de deux escadrilles qui devraient être dotées de 48 Spitfire Mk XIV
     Le mois d’octobre 1947 voit l’arrivée des premiers pilotes en provenance de Beauvechain. Mais on ne compte pour l’heure qu’un seul avion Airspeed Oxford , avion bimoteur d’entrainement et de liaison, et deux T-6 Harvard, avion d’entrainement,  ce  qui permet néanmoins d’effectuer des vols  d’entrainement. Le 15 octobre 1947, les deux premiers Spitfire Mk XIV se posent enfin à Florennes.
     Le 1er février 1948, le 161ème Wing devient le 2ème Wing de Chasse de jour avec ses deux escadrilles, les 1ère et 2ème Escadrilles mais les appareils continuent à être livrés au compte-gouttes pour ne compter que 17 Spitfire en janvier
1949.  Les Spitfire deviennent dépassés et les exercices mettent de plus en plus en lumière les faiblesses de ces avions mythiques.

1951 – 1955 : F-84 E/G Thunderjet


     Via le programme d'aide militaire au profit des membres de l'Alliance Atlantique, les Etats-Unis fournissent gratuitement les avions en prêt. C'est dans ce cadre que la base de Florennes reçoit le 18 avril 1951 ses premiers avions à réaction de fabrication américaine, les F-84 Thunderjet pour équiper les trois Escadrilles de Florennes.
     L'avion est moderne mais les installations restent très vétustes, beaucoup datent encore de la période allemande.  De nouveaux bâtiments et hangars sont enfin construits dans la zone de Juzaine,  de Corenne  et à l'emplacement de la ferme du Bois Doyen afin de mieux installer les activités de maintenance des avions à réaction.  De nouveaux dispersals d’escadrille sont également érigés. Le tout est installé aux quatre coins de la base dans un souci de dispersion en cas d’attaque. Enfin, la nouvelle grande piste de décollage est terminée en été 1953, ce qui améliore grandement la sécurité des vols. La base a maintenant atteint sa pleine maturité.
     Depuis la fin de la guerre, la plupart des pays européens mettent l’accent sur la défense aérienne, et ne possèdent donc quasi aucune capacité offensive. Avec le Thunderjet, la Belgique se dote, comme d’autres nations de l’OTAN, d’une réelle capacité d’attaque au sol et contribue ainsi à dissuader toute invasion des troupes soviétiques. Avec les exercices de l’OTAN en Belgique ou en Allemagne, les activités aériennes de la base sont très soutenues au début des années 50. 

1955 – 1971 : F-84F Thunderstreak

     La guerre de Corée a montré que les avions à ailes droites sont obsolètes et, comme d'autres pays de l'OTAN, la Belgique  décide de remplacer ses F-84G Thunderjet entre 1955 et 1957 par 197 F-84F Thunderstreak via le programme d'assistance de défense mutuelle américain. Le 17 août 1955, la Force Aérienne Belge devient supersonique pour la première fois avec 2 appareils de la 3ème  Escadrille du 2ème   Wing. Les F-84F resteront 17 ans en service sur la base de Florennes.
     Au début des années 60, la mission d'alerte nucléaire de l’OTAN est normalement confiée au 10ème Wing de Kleine Brogel mais suite à leur transformation sur F-104, le 2ème  Wing doit reprendre temporairement cette mission sur F-84F. Pendant plus de 2 ans, entre juillet 1964 et décembre 1966, et assisté par un détachement américain, la 2ème Escadrille assure la posture d’alerte nucléaire de l’OTAN avec 4 F-84F prêts à décoller en 15 minutes.
     Afin de répondre à la menace potentielle d'incursion des Soviétiques sur ses frontières nord et sud, l'Alliance crée au début des années 60 des Forces de réaction mobiles en Europe qui comprennent également des escadrilles d'avions de chasse.  La Force Aérienne participe à cette force d’intervention avec les deux escadrilles de chasseurs bombardiers de la base de Florennes. Au début la 1ère  Escadrille est assignée à la zone sud comme force principale et la 2ème   Escadrille est assignée dans la zone nord comme force de réserve.  La 1ère Escadrille est donc initialement la seule escadrille de combat de la Force Aérienne à participer de façon effective à cette force d’intervention. 

1970 – 1989 : Mirage 5 BA/BR

     Pour remplacer nos F-84, le choix se porte finalement sur l’avion français Mirage 5 le 16 février1968. 106 Mirage 5 sont ainsi acquis. Le premier Mirage 5 est officiellement réceptionné à Florennes le 29 juin 1970. La 2ème Escadrille entame sa transformation en premier, déménage vers les aires nord de la base et est opérationnelle sur Mirage 5 en juin 1971. Le 30 juin 1971, les F-84 décollent une dernière fois de Florennes avec la 1ère Escadrille qui déménage vers la base de Bierset. Le 15 avril 1971, la 42ème Escadrille de reconnaissance déménage quant à elle de la base de Bierset vers la base de Florennes pour y commencer sa transformation sur Mirage 5 version reconnaissance.
     L’OTAN craint une attaque surprise de milliers de blindés du Pacte de Varsovie face à des forces alliées dispersées en Allemagne, en infériorité numérique et donc incapable de former une ligne défensive rapidement. A côte de leurs autres missions de chasseurs-bombardiers, ce sont donc les trois escadrilles Mirage 5 chasseurs-bombardiers - dont la 2ème Escadrille de Florennes - qui se chargent de la défense de la bande au sud du massif de Harz et au nord de Kassel en Allemagne. Les missions consistent à soutenir les positions défensives du rideau de fer sur quelques Km, à stopper l’ennemi progressant plus en avant en contact avec les troupes alliées, d’effectuer des opérations offensives juste derrière la frontière ou d’attaquer plus en profondeur contre des aérodromes par ex.

1984 – 1989 : 485th Tactical Missile Wing 

     Au milieu des années 70, l’URSS augmente de manière significative le nombre de ses nouveaux missiles nucléaires stratégiques de type SS-20 d’une portée entre 500 et 5000 Km. En 1979, l’OTAN prend alors la décision de renforcer l’arsenal nucléaire américain présent en Europe avec 108 missiles Pershing II et 464 missiles de croisière. Les premiers Américains du 485th Tactical Missile Wing arrivent le 15 mars 1984 sur la Base de Florennes, de pair avec les premières manifestations anti-nucléaires aux alentours de la base. Le 485 TMW devient opérationnel après l’arrivée des 16 premiers missiles en août 1985 et les plus de 1000 Américains alors présents sur la base.
     Afin d’arrêter cette escalade à l’armement nucléaire en Europe, et après l'arrivée de Gorbatchev, le dialogue reprend progressivement à partir de nov. 1985 et des négociations sont entamées entre l’URSS et les Etats-Unis. Les Américains et les Russes signent alors  le traité INF - Intermediate-Range Nuclear Forces- le 08 décembre 1987. Le traité INF prévoit l'élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et soviétiques lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 et 5 500 km. Les Américains quittent définitivement la base de Florennes le 28 février 1989.

1988 – 2004 : F-16 A/B OCU

     Après une première commande de 116 F-16 en 1975, le gouvernement belge conclut un achat supplémentaire de 44 avions en fév. 1983. Cela permet enfin à la base de Florennes de remplacer ses Mirage 5 et de disposer du F-16 qui est alors sans conteste le meilleur avion de sa génération. Le premier F-16 du 2ème   Wing Tactique se pose sur la piste le 14 oct. 1988. La 1ère Escadrille rejoint la 2ème Escadrille su F-16 en mars 1989. La 42ème  Escadrille, qui reste sur Mirage 5, quitte en effet la base pour se réinstaller au 3ème  Wing de Bierset.
     A la suite des nombreux plans de restructuration, le 2ème  Wing compte à nouveau trois escadrilles à partir du 4 mars 1996 avec l’arrivée 350ème  Escadrille de Chasse, arrivée de Beauvechain. Au même moment, le rôle QRA - Quick Reaction Alert, dans le cadre duquel deux avions armés sont prêts à décoller 24 heures sur 24 en moins de 15 min, est repris par la base et effectué par les 2ème et 350ème Escadrilles.
     Suite aux accords de Dayton qui mettent fin aux combats entre les peuples serbes, croates et bosniaques, la Belgique envoie un détachement F-16 en octobre 1996 sur la base de Villafranca (Italie). Les deux unités F-16 se partagent les périodes en alternance et la base de Florennes prend part à la mission pour la première fois en fév. 1997.  Opérant depuis janvier 1999 à partir de la base d’Amendola dans le sud de l’Italie, face aux tensions croissantes au Kosovo, le gouvernement belge autorise la participation au frappes au Kosovo et en Serbie, les 3 escadrilles de la base y participent du 24 mars au 10 juin 1999. Les missions de surveillance et d’appui reprennent ensuite au-dessus du Kosovo et de la Bosnie-Herzégovine et les opérations dans les Balkans prennent fin le 20 août 2001.

1989 – 2009 : Tactical Leadership Programme (TLP)

     Le Tactical Leadership Programme (TLP) qui regroupe initialement huit pays de l'OTAN dont la Belgique prend ses quartiers sur la base de Florennes en mars 1989, dans une partie des bâtiments du 485th Tactical Missile Wing laissés vacants par les Américains. L'objectif de ce programme est d'accroître l'efficacité des forces aériennes de l'OTAN en Europe Centrale et ainsi favoriser l’interopérabilité des moyens ainsi que  le développement de doctrines d’emploi communes.
     Chaque année, le TLP organise six cours de quatre semaines. Un cours comprend au maximum trente avions qui effectuent quinze sorties étalées sur plus de trois semaines. Pour chaque cours, c’est environ 500 personnes, techniciens et personnel opérationnel, qui se déploient et se mettent en place à Florennes dans un ballet bien orchestré.
     Le déroulement des missions du TLP au début du 21ème siècle est devenu de plus en plus difficile au départ de Florennes. Dans le passé, les opérations aériennes étaient plutôt conduites en basse altitude. Aujourd’hui, ces opérations aériennes, grâce aux nouvelles armes et aux équipements des avions modernes, se concentrent davantage sur des scénarios à moyenne et haute altitude ; et requière de l’espace aérien non disponible en suffisance en Europe centrale. C’est ainsi que le 30 juin 2009 et après 20 années de présence à Florennes le TLP se relocalise sur la base de Albacete (en Espagne) où l’espace aérien et les conditions climatiques y sont plus favorables.

2011 – 2020 : Drone B-Hunter

     Le drone B-Hunter, d’origine israélienne et utilisé à partir de 2002 en Belgique, qui est équipé d'une caméra de jour ainsi qu’une caméra thermique, est un avion de surveillance piloté depuis le sol, avec une autonomie de plus de 10hrs et une portée de 100Km. Le 80 UAV Squadron passe à la Composante Air en juillet 2004. Le 1er juillet 2005, le 80 UAV opère en Bosnie-Herzégovine pour une période de 4 mois au profit de l’opération européenne ALTHEA. En 2006, le B-Hunter participe également à une autre mission sous l’égide de l’Union Européenne en République Démocratique du Congo dans le cadre des élections.  En 2011, le 80 UAV Sqn rejoint la base de Florennes.
     A partir de 2008, déployé sur la base de Coxyde, l’unité effectue régulièrement des vols de lutte anti-pollution au-dessus de la Mer du Nord. En 2015, l’unité se déploie à Brasschaat dans le cadre de l’opération anti-terroriste pour des vols d’observation des installations du port d’Anvers. En mai 2017, le ministre de la Défense et le ministre des Finances signent un accord de collaboration pour la mise en œuvre des drones lors de contrôles douaniers. Le B-Hunter devient néanmoins dépassé et est retiré d’emploi en septembre 2020. Il est remplacé par le drone MQ-9B Sky Guardian de General Atomics à partir de 2023 au départ de la base de Florennes.

2000 – Actuel : F-16 MLU (Mid-Life Update)

     Pour les amener au niveau des avions de combat les plus performants de la fin du 20ème siècle, 90 de nos F-16 sont transformés en F-16 MLU - Mid-Life Update (MLU) – de 1997 à 2004. Les améliorations portent entre autre sur l'intégration de la panoplie d'armes modernes, l’amélioration de l’ergonomie du cockpit et du radar embarqué d'origine. Le F-16 MLU continue d’évoluer régulièrement après 2003.
     Après la base de Kleine-Brogel, la base de Florennes accueille progressivement ses F-16 MLU avec les premiers le 4 sep. 2000. Le dernier ancien F-16 décolle de Florennes le 15 avr. 2004. Les capacités du MLU en missions air-air et air-sol permettent alors à nos pilotes de disposer de l’un des meilleurs avions de combat multirole du moment en Europe et ainsi se mettre en avant dans de nombreux exercices.  Les restructurations successives réduisent drastiquement notre flotte F-16 et la base de Florennes ne dispose alors plus que d’une vingtaine d’avions en 2023.
     A partir de 2004, afin d'assurer la sécurité de l'espace aérien des nouveaux États membres qui ne possèdent pas  de capacité de défense aérienne comme les trois pays baltes, la Belgique assure la mission Baltic Air Policing à de nombreuses reprises.
     Dans le cadre de l’intervention militaire menée en Afghanistan contre le régime des Talibans quatre F-16 sont d’abord déployés sur l’aéroport de Kaboul en juil. 2005 pour six mois de mission puis en sep. 2008 sur la base de Kandahar dans le sud de l’Afghanistan pendant six années. Pendant la même période, suite à la crise libyenne, à partir du 27 mar. 2011, 4 F-16 enchainent des missions de l’OTAN d’attaque au sol afin de neutraliser le régime de Kadhafi pour se terminer 7 mois plus tard.
Enfin, et pour résoudre la crise en Irak et combattre la menace Etat Islamique, dans le cadre d’une coalition dirigée par les Etats-Unis, la Belgique envoie à de nombreuses reprises de 4 à 6 F-16 sur la base d’Azraq en Jordanie à partir de la fin 2014.

2025 – Actuel : Mise en service du MQ-9B SkyGuardian, une nouvelle ère pour la Force aérienne

     Ce mardi 23 septembre 2025, la Défense a officiellement mis en service le MQ-9B SkyGuardian, avion piloté à distance de nouvelle génération.  La cérémonie de révélation officielle, en présence des plus hautes autorités militaires et politiques, dont le ministre et le chef de la Défense ainsi que le commandant de la Force aérienne s’est déroulée à la base aérienne de Florennes. Cette inauguration incarne la volonté de la Belgique de bâtir une défense moderne, connectée, réactive et capable de répondre aux enjeux complexes du 21e siècle.

La cérémonie a été marquée par la traditionnelle coupe de ruban, symbolisant la mise en service des infrastructures dédiées à l’exploitation du MQ-9B à Florennes. Les échanges avec la presse ont permis aux autorités de souligner l’importance de cette étape pour la modernisation des capacités de la Défense et son intégration dans les opérations européennes.

Florennes, centre opérationnel aux infrastructures modernes
Peut-être avez-vous eu l’occasion d’apercevoir le MQ-9B en action, illustrant les performances technologiques et opérationnelles de cet avion piloté à distance.
Avec l’inauguration des infrastructures spécialement conçues pour accueillir le MQ-9B, la base de Florennes devient le centre opérationnel du dispositif belge de mise en œuvre de ces avions pilotés à distance. Ces installations, modernes et interconnectées, regroupent les capacités essentielles au fonctionnement du système : stations de contrôle, zones de maintenance, salles de formation et espaces de commandement. Ce nouveau pôle opérationnel reflète la volonté de la Défense de disposer d’un cadre à la fois performant, sécurisé et tourné vers l’avenir.

Un levier industriel et une coopération européenne renforcée
Au-delà de l’aspect opérationnel, le programme MQ-9B constitue un moteur pour l’industrie belge. Il génère des emplois qualifiés et participe au renforcement de la souveraineté technologique nationale. Par ailleurs, le MQ-9B s’intègre dans un réseau sécurisé de communications satellites, garantissant une interopérabilité optimale avec plusieurs pays de l’Union Européenne. Cette coopération renforcée permet un échange fluide d’informations et une coordination efficace des opérations, un atout majeur face aux défis sécuritaires contemporains.
2025 – Actuel : Les trois premiers F-35 ont atterri à Florennes

     Le 13 octobre 2025 est une date qui restera dans l’histoire de la Défense. Les premiers F-35A Lightning II ont officiellement rejoint la base de Florennes, soutenant la transformation profonde de la Force aérienne. Au total, la Belgique disposera d’ici quelques années de 45 appareils à la pointe de la technologie.

« Aujourd’hui, nous écrivons l’histoire », a déclaré cet après-midi le Chef de la Défense, le général aviateur Vansina, en accueillant les nouveaux avions lors d’une cérémonie. « L’arrivée du F-35 marque notre entrée dans une nouvelle ère : celle d’une Défense connectée, agile et résolument tournée vers l’avenir. »

Après un convoyage en deux étapes, d’abord près de huit heures de vol depuis les États-Unis jusqu’aux Açores, ensuite quatre heures vers la Belgique, les trois avions de combat ont rejoint la base aérienne de Florennes.

« Piloter le F-35 jusqu’en Belgique n’est pas seulement une mission, c’est permettre l’arrivée de ce système de combat de 5e génération dans notre Force aérienne », a affirmé « Cortex », pilote et commandant de la 1re Escadrille (1 Sqn). « Cette capacité intégrée, agile et conçue pour des opérations en coalition, représente une pierre angulaire pour la Défense de demain. »

Pourquoi un nouvel avion de chasse ?
Les F-16, en service depuis plus de 40 ans, ont longtemps constitué l’épine dorsale de l’aviation de combat en Belgique. Cependant, ils arrivent à la fin de leur capacité structurelle et montrent des limites opérationnelles face aux menaces actuelles.

Pour remplacer la flotte actuelle, le gouvernement a donc décidé, en octobre 2018, de commander 34 exemplaires du F-35, auxquels s’ajoute une commande plus récente de 11 appareils supplémentaires. Cet investissement représente à la fois un choix opérationnel et stratégique : garantir la sécurité du pays, renforcer la coopération européenne et assurer l’interopérabilité au sein de l’OTAN.

Un saut générationnel
Plus qu’un simple avion de chasse, le F-35 est un système de combat de 5e génération. Sa technologie furtive le rend difficile à détecter. Ses capteurs avancés fusionnent les données pour donner au pilote une vision complète du champ de bataille. Capable d’intercepter des drones, de mener des frappes de précision ou encore de partager instantanément des informations avec les alliés, il place la Belgique à la pointe des capacités aériennes modernes.

« Conçu pour répondre aux exigences opérationnelles les plus élevées dans un environnement de combat complexe et interconnecté, le F-35 est un système de combat entièrement intégré », ajoute « Cortex ».

Florennes, première base opérationnelle
Pour accueillir ces nouveaux avions, la base de Florennes a connu une profonde transformation avec la construction de nouveaux bâtiments, la modernisation des infrastructures, la réorganisation des effectifs et l’adaptation des formations.

Celles-ci, organisées principalement aux États-Unis, permettent aux pilotes et techniciens belges de se familiariser directement avec les standards internationaux, renforçant ainsi la cohérence et l’efficacité opérationnelle au sein des coalitions. La base de Kleine-Brogel suivra cette transition en 2027.

À terme, selon le plan n’intégrant pas encore l’achat d’avions supplémentaires, 26 F-35 seront stationnés sur nos bases, dont 4 dédiés à la mission de Quick Reaction Alert (QRA), essentielle pour surveiller et protéger l’espace aérien de l’OTAN. 8 avions resteront aussi à Luke Air Force Base (États-Unis) pour la formation de base des pilotes et techniciens. L’objectif est de former 67 pilotes d’ici 2030 afin d’atteindre la pleine capacité opérationnelle.

Un tournant stratégique
L’arrivée du F-35 ouvre une nouvelle page de l’histoire militaire belge. Dans un contexte de tensions internationales, marqué par l’agression russe et l’instabilité mondiale, ce choix illustre la volonté de la Défense de rester un allié fiable au sein de l’OTAN et de contribuer activement à la sécurité collective.

« Six alliés européens utilisent déjà cet avion. Ils confirment son excellence et sa fiabilité », explique le ministre de la Défense, Theo Francken. « D’année en année, de plus en plus d’alliés européens commandent le F-35. Une fois toutes les commandes livrées, pas moins de treize nations européennes exploiteront ce chasseur, renforçant ainsi l’interopérabilité et la coopération en matière de maintenance.»

Le Chef de la Défense conclut : « À la nouvelle génération de militaires : l’avenir est entre vos mains. Le F-35 est un système d’armes exceptionnel, mais ce n’est qu’entre vos mains qu’il deviendra un véritable instrument de sécurité et de stabilité pour l’Europe. »

Avec ces premiers avions, la Belgique franchit une étape décisive vers la Défense de demain, prête à relever les défis de la sécurité européenne.

Musée Spitfire - A.S.B.L. Mémorial Spitfire  - Florennes Air Base

(C) 2025 - OH - V 25.11